Pire qu'en Amazonie brésilienne: comment les forêts sont abattues au Canada

La déforestation des forêts naturelles de la planète est aujourd’hui l’un des principaux problèmes environnementaux de l’humanité. Et il ne s'agit pas seulement de la jungle amazonienne au Brésil ou des forêts tropicales humides d'Indonésie. Ce problème n’est pas moins aigu dans les pays situés sous des latitudes tempérées. Par exemple, dans la province canadienne de la Colombie-Britannique, où de vastes espaces étaient déjà laissés sans forêt.

Île de vancouver, colombie britannique

Si les pays en développement coupent les forêts afin de laisser la place vacante aux exploitations pour élever du bétail ou planter des eucalyptus à croissance rapide, alors dans un Canada apparemment prospère et développé, les forêts sont abattues simplement pour la vente de bois. À cause de cette attitude envers les forêts, le Canada est parfois même appelé l'hémisphère nord du Brésil.

La Colombie-Britannique est située à l'ouest du pays, sur la côte pacifique. Les forêts de conifères et mixtes sont communes ici, qui occupent environ 60% de la superficie de cette province canadienne. Le cèdre rouge, l'épinette de Douglas et le tsuga occidental sont les conifères les plus précieux de la côte du Pacifique. Le climat tempéré humide de la côte ouest est très favorable à la croissance des conifères, qui atteignent souvent une hauteur de 70 à 90 mètres dans cette région.

La déforestation de ces forêts séculaires, ainsi que l'exploitation minière, constituent la base de l'économie de la province. La première exploitation forestière dans cette région a commencé à l'ère du développement colonial et avec l'avènement du chemin de fer à la fin du 19ème siècle, les zones de coupe à blanc se sont considérablement développées.

Dans les années 80-90 du XXe siècle, une vague de protestations a éclaté en Colombie-Britannique contre la déforestation à grande échelle, organisée par de grandes entreprises forestières avec l'approbation des dirigeants de la région. Mais à l'époque, l'industrie forestière fournissait du travail à environ 250 000 personnes. Aucune restriction n'a donc été adoptée et la déforestation s'est poursuivie.

Diminution de la superficie forestière (verte sur la carte) sur l'île de Vancouver de 1954 à 1999

La situation la plus catastrophique s'est développée sur la grande île de Vancouver, située à proximité du continent et qui était autrefois recouverte de denses forêts de conifères. Aujourd’hui, 75% des forêts de l’île ont déjà été abattues et le Parc national des Territoires du Pacifique est le dernier vestige des anciens cèdres et sapins qui faisaient jadis la fierté de l’île. En général, il y a 14 parcs nationaux en Colombie-Britannique et 114 000 kilomètres carrés (environ 12% de la région) sont protégés. Mais tout au-delà de leurs frontières est intensément réduit.

Mais la tragédie des forêts de conifères de la Colombie-Britannique ne se limite pas à abattre les arbres eux-mêmes. La forêt est un habitat pour les animaux sauvages, dont beaucoup sont assez rares et sont sur le point de disparaître. Les pumas, plusieurs espèces d'ours, de cerfs, d'orignaux, de nombreuses espèces d'oiseaux sont tous obligés de chercher un nouveau lieu de résidence. Contrairement aux idées reçues, à la place des forêts abattues, les nouveaux cèdres ne se sont pas développés rapidement. À cet égard, la forêt de conifères est beaucoup plus complexe que la forêt tropicale ou toute autre forêt à feuilles caduques. Le fait est que la croissance réussie des jeunes pousses de conifères se fait par ombrage. C’est-à-dire que de nombreux conifères se développent très lentement ou meurent à l'improviste (sans aucune plantation) et que, pour réussir leur restauration, il est nécessaire que la forêt de feuillus croisse tout d'abord, ce qui assurera l'ombrage et le microclimat nécessaire à la croissance des conifères.

Le processus de restauration de la forêt d'épicéas

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